Primer Museo Virtual de la realidad de la prostitución:Fotografía, pintura, poesía, literatura, putas imprescindibles de la historia, películas, canciones, nos cuentan miles de historias, son verdaderas joyas. Se agradece cualquier aportación que se haga. Vuestra colaboración será necesaria para dar a conocer como és y ha sido esta realidad social y entre todas las personas contribuiremos a des estigmatizarla. Muchas gracias
martes, 17 de diciembre de 2013
Carteles reinvidicativos del Trabajo Sexual
Carteles reivindicativos del trabajo sexual
Slogan de Critical Art Ensemble para el colectivo de Prostitutes of New York (PONY), 1986 — con Colectivo Hetaira.
lunes, 9 de diciembre de 2013
Pintura: La prostitución a través de las artes. (Reportaje de le Monde)
http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/12/07/la-prostitution-a-travers-les-arts-la-peinture-chapitre-8_3526620_3246.html
Après le cinéma, la littérature, le théâtre (ici et là), l'opéra, le blues ou la chanson réaliste, la prostitution dans la peinture est le dernier volet de notre série interrogeant les références à la prostitution à travers les arts, dans le contexte du débat et de l'adoption de la loi, le 4 décembre à l'Assemblée nationale, visant à pénaliser les clients.
Philippe Dagen : « Quand on fait de la peinture à cette époque-là, ce n'est pas pour peindre des prostituées. On fait de la peinture pour des églises, pour des couvents, pour des monastères, on ne va pas peindre des prostituées. La seule que l'on peigne éventuellement, c'est Marie-Madeleine, mais c'est toujours une Marie-Madeleine repentante. »
HB : « Oui, ce tableau est exceptionnel dans la production du XVIe siècle. A l'époque, on fait rarement un tableau qui n'est pas une commande. On ne sait pas pourquoi Holbein l'a fait. Mais c'est aussi un moment où, avec la montée du protestantisme à Bâle, il y a un débat sur la prostitution... Il est possible, par ailleurs que le tableau ait choqué, parce que le modèle est parfaitement connu des Bâlois de l'époque : c'est Magdalena Von Offenburg, qui est la veuve d'un ancien édile de la ville. On ne sais pas très bien si elle savait qu'elle représenterait une prostituée lorsqu'elle a posé, mais le fait de la représenter en cocotte n'est pas d'une tendresse absolue. »
PhD : « Sinon, à la même époque, il y avait de nombreuses gravures sur le sujet, parce que ça passe mieux, que ça ne coûte pas cher à faire, celles d'Urs Graf notamment. »
HB : « Antérieurement, on peut bien sûr penser à Pompéi, avec les plus anciennes représentations de la prostitution dont on ait la trace, mais ce sont des décors érotiques sur les murs d'un bordel. »
PhD : « Et à Pompéi, on n'est pas dans une société chrétienne, donc le rapport au sexe est quand même très différent, il n'y a pas de rapport à la damnation et au péché. »
HB : « Au début du Moyen-Age, les pères de l'Eglise chrétienne estimaient que la prostitution était nécessaire. Il n'y a pas de condamnation théologique du recours à la prostitution. Après le XVIe siècle, il y a un grand changement, mais pour l'Eglise du XVe siècle, la prostitution est normale, même si elle n'est pas pour autant représentée dans les tableaux. »
PhD : « Et surtout pas les tableaux religieux ! Elle est normale dans la société chrétienne, mais elle est masquée. Alors qu'à Pompéi, elle se donnait à voir tout à fait librement. »
PhD :« Le tableau a pu choquer, mais il montre les choses telles qu'elles étaient, dans leur banalité. Le Déjeuner sur l'herbe est aussi un tableau qui fait juste un constat sur les plaisirs champêtres. »
HB : « C'est d'ailleurs une reprise d'un grand tableau de l'histoire de l'art, Le Concert champêtre de Giorgione, comme L'Olympia reprend la Vénus du Titien... »
PhD : « Il y a une actualisation du nu, qui est modernisé et qui est inscrit dans une réalité sociale. Pourtant les réactions contre les œuvres de Manet ont été extrêmement violentes, ce qu'il n'avait pas du tout anticipé. Lui avait le sentiment qu'il peignait son monde, et ces réactions l'ont plutôt pris au dépourvu, et même affligé. Hormis L'Olympia, qui est véritablement un portrait de demi-mondaine, Manet est quand même le roi de l'ambiguïté : Le Balcon est un portrait de famille, alors que les femmes qui apparaissent sur les balcons à l'époque sont habituellement des prostituées. Il y a aussi la serveuse d'Un bar aux Folies-Bergères. Il joue sur le trouble entre des définitions sociales. »
PhD : « L'époque peut ne pas aimer le reflet qu'on lui tend, mais ce n'est plus le problème de l'artiste, c'est le problème de l'époque. Quand Degas va dans les maisons de passe, dans le fond, il y va comme il va observer les danseuses à l'opéra, de manière anatomique : il va voir des gestes. Il s'agit pour lui d'avoir une sorte de catalogue des positions du corps humain dans des situations où on ne l'a généralement que peu ou mal observé, cela a un caractère presque zoologique, pour comprendre le corps, voir le corps. Même si dans certains tableaux, il y a une dimension un peu narquoise, comme dans La Fête de la patronne [de l'ensemble de monotypes qu'il a réalisés entre 1876 et 1879 et connu sous le nom de “Scènes de maisons closes”]. C'est une scène de genre, une cérémonie familiale dans un milieu clos où des liens de tendresse se créent. Ce sont des femmes qui sont enfermées dans un lieu dont elles ont souvent le plus grand mal à sortir, sauf circonstances particulières – pour aller à la messe par exemple ! –, et qui vivent entre elles. »
HB : « Elles paraissent certes un peu caricaturales... Il faut dire que Degas est très misogyne. »
PhD : « L'industrie de la photographie pornographique, qui a été extrêmement prospère tout au long du second Empire, donne une idée quand même très précise du physique des pensionnaires des maisons closes, et ce n'était pas des beautés ! C'était souvent des filles-mères, qui se sont retrouvées placées là par la misère ou l'opprobre. Elles sont là parce qu'elles ne peuvent pas être ailleurs. »
PhD : « Il avait gagné le sympathique surnom de “la cafetière”... [il souffrait de priapisme]. Lautrec a été le plus prolifique au XIXe siècle, mais il y a aussi beaucoup de scènes de bordel, y compris des scènes d'homosexualité féminine à comprendre comme des scènes de bordel, chez Pascin dans les années 1920. Mais ce sont des dessins, ou des dessins réhaussés d'aquarelle. »
HB : « En général, les scènes d'homosexualité féminine, y compris chez Courbet, sont liées à la prostitution. »
PhD : « Il y a un truc énigmatique, mais malheureusement, je crois qu'on n'a jamais mis la main dessus : il y a une rumeur un peu insistante qui dit que pendant la seconde guerre mondiale, Picabia avait vraiment besoin d'argent et avait accepté de réaliser un ensemble de peintures licencieuses pour les salons d'un bordel à Alger. Ces tableaux auraient été livrés au commanditaire, mais on ne les a jamais vus... »
Au XIXe siècle, la prostituée est aussi pour l'artiste une femme que l'on peut commodément voir nue, ce qui n'est pas si facile à l'époque. Cette manne de modèles peut brouiller les frontières. Et il existe une classe intermédiaire où l'on peut basculer du côté du modèle, de la compagne d'artiste, mais aussi, en cas de misère ou d'abandon, du côté de la prostitution. Dans les tableaux, ce sont ces filles qui se promènent aux Tuileries et qui sont un peu trop habillées, un peu trop voyantes, ou qui se mettent à la fenêtre. Cette frontière trouble apparaît dans les tableaux, le théâtre, dans les romans, dans la chanson... Plus tard, dans l'entre-deux guerre, il y a un exemple très célèbre : Kiki de Montparnasse. Elle a été une prostituée plutôt de base, si l'on peut dire, avant de devenir un modèle, et en particulier pour Man Ray, et donc d'accéder à une célébrité artistique considérable. Man Ray était un habitué des bordels de Montparnasse, et c'est là qu'il l'a repérée. »
Après le cinéma, la littérature, le théâtre (ici et là), l'opéra, le blues ou la chanson réaliste, la prostitution dans la peinture est le dernier volet de notre série interrogeant les références à la prostitution à travers les arts, dans le contexte du débat et de l'adoption de la loi, le 4 décembre à l'Assemblée nationale, visant à pénaliser les clients.
Quand on provoque une discussion entre deux spécialistes de l'histoire de l'art, en l'occurrence Philippe Dagen et Harry Bellet, journalistes au Monde, sur les représentations de la prostitution à travers les siècles, elle est forcément animée et érudite. Voici dix points clés qui sont ressortis de cet échange.
- La « Laïs de Corinthe » d'Holbein : un portrait « exceptionnel »
Philippe Dagen : « Quand on fait de la peinture à cette époque-là, ce n'est pas pour peindre des prostituées. On fait de la peinture pour des églises, pour des couvents, pour des monastères, on ne va pas peindre des prostituées. La seule que l'on peigne éventuellement, c'est Marie-Madeleine, mais c'est toujours une Marie-Madeleine repentante. »
HB : « Oui, ce tableau est exceptionnel dans la production du XVIe siècle. A l'époque, on fait rarement un tableau qui n'est pas une commande. On ne sait pas pourquoi Holbein l'a fait. Mais c'est aussi un moment où, avec la montée du protestantisme à Bâle, il y a un débat sur la prostitution... Il est possible, par ailleurs que le tableau ait choqué, parce que le modèle est parfaitement connu des Bâlois de l'époque : c'est Magdalena Von Offenburg, qui est la veuve d'un ancien édile de la ville. On ne sais pas très bien si elle savait qu'elle représenterait une prostituée lorsqu'elle a posé, mais le fait de la représenter en cocotte n'est pas d'une tendresse absolue. »
PhD : « Sinon, à la même époque, il y avait de nombreuses gravures sur le sujet, parce que ça passe mieux, que ça ne coûte pas cher à faire, celles d'Urs Graf notamment. »
- « L'Entremetteuse » de Vermeer, premier grand tableau sur une scène de prostitution
HB : « Antérieurement, on peut bien sûr penser à Pompéi, avec les plus anciennes représentations de la prostitution dont on ait la trace, mais ce sont des décors érotiques sur les murs d'un bordel. »
PhD : « Et à Pompéi, on n'est pas dans une société chrétienne, donc le rapport au sexe est quand même très différent, il n'y a pas de rapport à la damnation et au péché. »
HB : « Au début du Moyen-Age, les pères de l'Eglise chrétienne estimaient que la prostitution était nécessaire. Il n'y a pas de condamnation théologique du recours à la prostitution. Après le XVIe siècle, il y a un grand changement, mais pour l'Eglise du XVe siècle, la prostitution est normale, même si elle n'est pas pour autant représentée dans les tableaux. »
PhD : « Et surtout pas les tableaux religieux ! Elle est normale dans la société chrétienne, mais elle est masquée. Alors qu'à Pompéi, elle se donnait à voir tout à fait librement. »
- Le cas Manet, « le roi de l'ambiguïté »
PhD :« Le tableau a pu choquer, mais il montre les choses telles qu'elles étaient, dans leur banalité. Le Déjeuner sur l'herbe est aussi un tableau qui fait juste un constat sur les plaisirs champêtres. »
HB : « C'est d'ailleurs une reprise d'un grand tableau de l'histoire de l'art, Le Concert champêtre de Giorgione, comme L'Olympia reprend la Vénus du Titien... »
PhD : « Il y a une actualisation du nu, qui est modernisé et qui est inscrit dans une réalité sociale. Pourtant les réactions contre les œuvres de Manet ont été extrêmement violentes, ce qu'il n'avait pas du tout anticipé. Lui avait le sentiment qu'il peignait son monde, et ces réactions l'ont plutôt pris au dépourvu, et même affligé. Hormis L'Olympia, qui est véritablement un portrait de demi-mondaine, Manet est quand même le roi de l'ambiguïté : Le Balcon est un portrait de famille, alors que les femmes qui apparaissent sur les balcons à l'époque sont habituellement des prostituées. Il y a aussi la serveuse d'Un bar aux Folies-Bergères. Il joue sur le trouble entre des définitions sociales. »
- « Une étude des corps presque zoologique chez Degas »
PhD : « L'époque peut ne pas aimer le reflet qu'on lui tend, mais ce n'est plus le problème de l'artiste, c'est le problème de l'époque. Quand Degas va dans les maisons de passe, dans le fond, il y va comme il va observer les danseuses à l'opéra, de manière anatomique : il va voir des gestes. Il s'agit pour lui d'avoir une sorte de catalogue des positions du corps humain dans des situations où on ne l'a généralement que peu ou mal observé, cela a un caractère presque zoologique, pour comprendre le corps, voir le corps. Même si dans certains tableaux, il y a une dimension un peu narquoise, comme dans La Fête de la patronne [de l'ensemble de monotypes qu'il a réalisés entre 1876 et 1879 et connu sous le nom de “Scènes de maisons closes”]. C'est une scène de genre, une cérémonie familiale dans un milieu clos où des liens de tendresse se créent. Ce sont des femmes qui sont enfermées dans un lieu dont elles ont souvent le plus grand mal à sortir, sauf circonstances particulières – pour aller à la messe par exemple ! –, et qui vivent entre elles. »
HB : « Elles paraissent certes un peu caricaturales... Il faut dire que Degas est très misogyne. »
PhD : « L'industrie de la photographie pornographique, qui a été extrêmement prospère tout au long du second Empire, donne une idée quand même très précise du physique des pensionnaires des maisons closes, et ce n'était pas des beautés ! C'était souvent des filles-mères, qui se sont retrouvées placées là par la misère ou l'opprobre. Elles sont là parce qu'elles ne peuvent pas être ailleurs. »
- Toulouse-Lautrec, « le plus prolifique »
PhD : « Il avait gagné le sympathique surnom de “la cafetière”... [il souffrait de priapisme]. Lautrec a été le plus prolifique au XIXe siècle, mais il y a aussi beaucoup de scènes de bordel, y compris des scènes d'homosexualité féminine à comprendre comme des scènes de bordel, chez Pascin dans les années 1920. Mais ce sont des dessins, ou des dessins réhaussés d'aquarelle. »
HB : « En général, les scènes d'homosexualité féminine, y compris chez Courbet, sont liées à la prostitution. »
- « Les Demoiselles d'Avignon », « un tableau sur la syphilis »
- « Une dimension critique envers les clients des prostituées » chez Otto Dix
- Des tableaux de Picabia pour décorer un bordel ?
PhD : « Il y a un truc énigmatique, mais malheureusement, je crois qu'on n'a jamais mis la main dessus : il y a une rumeur un peu insistante qui dit que pendant la seconde guerre mondiale, Picabia avait vraiment besoin d'argent et avait accepté de réaliser un ensemble de peintures licencieuses pour les salons d'un bordel à Alger. Ces tableaux auraient été livrés au commanditaire, mais on ne les a jamais vus... »
- Le malentendu des odalisques, l'ambiguïté du statut de modèle
Au XIXe siècle, la prostituée est aussi pour l'artiste une femme que l'on peut commodément voir nue, ce qui n'est pas si facile à l'époque. Cette manne de modèles peut brouiller les frontières. Et il existe une classe intermédiaire où l'on peut basculer du côté du modèle, de la compagne d'artiste, mais aussi, en cas de misère ou d'abandon, du côté de la prostitution. Dans les tableaux, ce sont ces filles qui se promènent aux Tuileries et qui sont un peu trop habillées, un peu trop voyantes, ou qui se mettent à la fenêtre. Cette frontière trouble apparaît dans les tableaux, le théâtre, dans les romans, dans la chanson... Plus tard, dans l'entre-deux guerre, il y a un exemple très célèbre : Kiki de Montparnasse. Elle a été une prostituée plutôt de base, si l'on peut dire, avant de devenir un modèle, et en particulier pour Man Ray, et donc d'accéder à une célébrité artistique considérable. Man Ray était un habitué des bordels de Montparnasse, et c'est là qu'il l'a repérée. »
- « Roxys » (1961) d'Edward Kienholz, un bordel reconstitué
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Emmanuelle Jardonnet
Journaliste au Monde
martes, 3 de diciembre de 2013
domingo, 1 de diciembre de 2013
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